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9 janvier 2021

Lettre à un ami, une amie n°12

Lettre à un ami(e)

10 janvier 2021

Lettre n°12 : Prendre le commandement de sa propre vie

 

Chère jeune,

Cher jeune,

Prendre le commandement de sa propre vie est le thème de la réflexion que je te propose cette semaine. Demain dimanche, Baptême du Seigneur. Cette fête clôture le temps de Noël. Mais rappelons-nous que Noël, c’est chaque jour, chaque fois que nous accueillons Jésus dans nos vies, chaque fois que nous faisons le bien dans une attitude de vérité.

Je disais que ce n’est pas le cas de chercher volontairement les souffrances. Cependant …Il y a un certain type de souffrance qui a une fonction particulière dans ta vie et que dans certains cas il est nécessaire de choisir et de vouloir par un acte libre et spontané. C’est cette souffrance qui est indispensable pour brider certains éléments désordonnés de nos sens, contrôler certains instincts, en d’autres mots pour que tu puisses prendre le commandement de ta vie et acquérir cet équilibre qui te rend libre et fort(e) dans tes actions.

Cette souffrance qui petit à petit te rend maître, maîtresse de toi-même s’appelle mortification. Sans elle, tu ne pourras jamais être pure, et si tu n’es pas pure, tu ne pourras jamais comprendre le plan de Dieu avec clarté. Seul(e)s les purs de cœur voient Dieu et comprennent ce qu’il demande. Ce sont des conquêtes les plus importantes et nécessaires de ton adolescence ; de ta jeunesse ; c’est la conquête typique de ton âge, qui commence à sentir – parfois avec violence – l’assaut des sens, l’attaque des tentations internes et externes.

Il y a une page terrible et merveilleuse dans la vie de Laura : la nuit de la fête à l’estancia de Quilquihué. Laura avait déjà expérimenté de près le piège contre sa pureté que tramait Manuel Mora, le terrible, brutal « patron » qui tyrannisait sa mère et tous ses dépendants. Elle l’avait déjà repoussé avec son énergie indomptable et, maintenant, elle attendait fermement le combat décisif. Il vint avec la violence que l’on pouvait attendre d’un homme si bestial et habitué à dominer. Laura, très pâle mais décidée, refusa ce soir-là toute condescendance et ne céda pas à son invitation à la danse. Prise par un bras, elle fut jetée dehors, sauvagement, dans la profonde obscurité de la nuit des Andes. A l’intérieur : la fête, la lumière, tous les plaisirs et les conforts ; dehors : elle, seule, dans le froid, dans la nuit, terrifiée par l’aboiement des féroces chiens de garde. Puis vinrent les supplications de sa pauvre maman, faible et inconsciente, vint l’épreuve tragique de sa maman elle-même qui fut torturée et fouettée à cause d’elle, avec une violence barbare. Mais Laura ne céda pas. Elle avait à peine onze ans ! Crois-tu que certains héroïsmes s’improvisent ? Une défense si extraordinaire et dramatique de sa pureté est l’indice d’un contrôle et d’une domination de soi atteints seulement par les victoires quotidiennes sur sa propre nature. Il ne faut pas penser à une Laura insensible à l’attrait des sens, aux caprices, aux instincts. Elle n’était pas une anormale, elle avait une nature vive et sensible comme toute adolescente, tout jeune. Seulement, elle avait appris par un exercice constant à commander à son corps et elle en était devenue maîtresse, par la mortification de ses instincts. Elle était équilibrée.

Comprends bien qu’il ne s’agit pas de supprimer, de suffoquer. Les forces qui sont en vous viennent de Dieu et rentrent dans ses plans. Il s’agit seulement de les libérer du mal inoculé en nous par le péché. Il s’agit de les dominer par la puissance de l’Esprit. Il s’agit d’en user en temps opportun, et seulement pour ce pour quoi Dieu te les a données. L’eau est une énergie bienfaisante si elle est canalisée, réglée ; elle devient mort et destruction si elle est laissée à son libre cours. Rappelle-toi que la pureté a un sens tout spécial pour toi, enfant de Dieu, pour toi chrétienne. Cherche dans ton union avec le Christ, dans ta participation à sa Vie, le sens le plus profond de ta pureté et la force pour la pratiquer. Prends toujours plus conscience de la noble dignité de ton corps de femme, d’homme et apprends à le garder et à le défendre coûte que coûte.

 

REFLKECHIS SUR CES PAROLES

« Bienheureux les cœurs purs » (Matthieu 5, 8)

 

 

Source : Luciana d’Auria, fma, Moi ou aucun autre. En route avec Laura Vicuña, ELLE DI CI, Torino 1989

 

 

Sr Pascaline AFFOGNON,

Sœur Salésienne de Don Bosco

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