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17 mai 2021

Vie Consacrée, Don de Dieu à l’Eglise et à l’Humanité

VIE CONSACREE DON DE DIEU A L’EGLISE

 

Introduction

         Le thème de notre réflexion est intitulé : Vie consacrée, don de Dieu à l’Eglise. Le Pape Paul VI dans le décret de rénovation et l’adaptation de la vie religieuse, Perfectae Caritatis explique dans le préambule que depuis l’origine de l’Eglise, des hommes et des femmes ont voulu imiter le Christ, c’est-à-dire, suivre le christ à travers la pratique des conseils évangélique. Ils menèrent une vie consacrée à Dieu. Beaucoup d’entre eux, mus par l’Esprit ont choisi de vivre dans la solitude au désert (Les pères de l’Eglise). D’autres ont fondé des familles religieuses. L’Eglise a accueilli et autorisé ses instituts religieux. De cette manière, progressivement dans le temps, on a noté une admirable variété de communautés religieuses[1] comme les Dominicains, les Franciscain, les Franciscaines, les salésiens de Don Bosco et les Filles de Marie Auxiliatrice, les maristes, les marianistes, les religieux de la Consolata et bien d’autres congrégations religieuses.

            Nous pouvons donc nous poser la question : Qu’est-ce que la vie consacrée dans ses multiples formes ? Il y –t-il une nuance entre vie consacrée et vie religieuse ? Quel est le fondement de la vie consacrée ? Quelles sont les caractéristiques de cette vie consacrée ? Qui peut devenir consacré(e) Quel témoignage dans l’Eglise pour notre monde actuel ?

            A ces questions, nous tenterons de donner une réponse en nous appuyant sur des documents de l’Eglise, Perfectae Caritas, Vita Consacrata, Repartir du Christ et quelques messages des journées mondiales de la vie consacrée du Pape François. Cette réflexion voudrait donner simplement quelques lumières sur ce qu’est réellement la vie consacrée. Les questions que vous aurez à poser nous permettrons d’approfondir d’autres aspects de la vie consacrée.

  1. La vie consacrée dans ces multiples formes

Quelle joie de vous parler effectivement de la vie consacrée ? Partons de l’Evangile : « Laissant tout, ils le suivirent », « Voici, nous avons tout laissé pour te suivre », « Jésus allait à travers villes et villages, les douze avec lui ainsi que certaines femmes Marie, Jeanne Suzanne et beaucoup d’autres », « Qui perdra sa vie à cause de moi, la sauvera », « Je te suivrai où que tu ailles », « Toi suis-moi », « Pas de tanière, pas de nid, laisse les morts enterrés leurs morts ». Lorsque nous parcourons l’Evangile, la vie publique est une attirance. Des hommes et des femmes attirés par Jésus, appelés, attirés jusqu’à tout quitter pour le suivre. C’est Dieu Lui-même qui choisit des hommes et des femmes et les donne à Jésus. Le mystère pascal n’a pas éteint cette passion envers Jésus au contraire, de plus de 2000 ans, une foule d’hommes et de femmes se sont laissés attirés par Jésus, glorifié dans sa mort d’amour. Ainsi se réalise la parole de Jésus et moi de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. Moi-même le Seigneur m’a tiré d’un simple quartier de Lomé à travers l’exemple de la Bienheureuse Laura Vicuña. Et depuis presque 15 ans, je suis à sa suite comme Saint Jean Bosco et Sainte Marie Dominique pour le salut des jeunes surtout les plus pauvres. La vie consacrée est un appel de Dieu qui prend source dans le baptême.

Dans Vita consacrata dont nous avons célébré le 25 mars dernier les 25 de publication par le Pape Jean Paul II, le 25 mars 1996 nous explique bien ce qu’est la vie consacrée. Sa sainteté Jean Paul II affirmait dans ce document que la vie consacrée n’est pas quelque chose hors de l’Eglise mais par son caractère évangélique et son témoignage, sa radicalité à la suite du Christ. « En réalité, la vie consacrée est placée au cœur même de l’Église comme un élément décisif pour sa mission, puisqu’elle « fait comprendre la nature intime de la vocation chrétienne » et la tension de toute l’Église-Épouse vers l’union avec l’unique Époux »[2]. La vie consacrée est une suite du Christ de manière particulière, sequela Cristi à travers le vécu des conseils évangéliques : chasteté, pauvreté et obéissance. La vie consacrée veut imiter Jésus qui prie (moines), Jésus qui sort annoncer la Bonne Nouvelle dans les villes et villages (Instituts de vie apostolique). Dans ce sens, la vie consacrée donne sens à la vie de l’Eglise puisqu’elle faire comprendre en quoi consiste la vie chrétienne, « passion pour Dieu et passion pour l’humanité ». La vie consacrée est un appel de Dieu et une mission. Dieu qui appelle et  c’est Lui qui envoie. La vie consacrée participe à la construction de l’Eglise, corps mystique du Christ. Elle est ferment de vie nouvelle au cœur de l’Eglise et dans le monde entier. De cette manière, la vie consacrée est insérée dans l’Eglise et est à son service pour rendre visible l’amour de Dieu aux hommes et aux femmes surtout ceux et celles marginalisés. A travers l’initiative de Dieu, Père, les consacrés par le don total d’eux-mêmes à Dieu, mus par l’Esprit saint sont l’icône du Royaume de Dieu présent dans l’Eglise, dans le monde et du Royaume à venir. C’est la vision eschatologique de la vie consacrée.

Toujours dans Vita consacrata, nous voyons comment la vie consacrée est l’œuvre de l’Esprit dans ses différentes formes.

La vie monastique en Orient et en Occident :

Depuis les premiers siècles de l’Église, des hommes et des femmes se sont sentis appelés à imiter la condition de serviteur du Verbe incarné et ils se sont mis à sa suite en vivant de manière spécifique et radicale, par la profession monastique, les exigences qui découlent de la participation baptismale au mystère pascal de sa mort et de sa résurrection. En portant la Croix (staurophóroi), ils se sont ainsi engagés à devenir témoins de l’Esprit (pneumatophóroi), hommes et femmes authentiquement spirituels, capables de féconder secrètement l’histoire par la louange et l’intercession continuelles, par les conseils ascétiques et les œuvres de charité.

                Le monachisme oriental « privilégie la conversion, le renoncement à soi-même et la componction du cœur, la recherche de l’hésychia, c’est-à-dire de la paix intérieure, et la prière continuelle, le jeûne et les veilles, le combat spirituel et le silence, la joie pascale dans la présence du Seigneur et dans l’attente de sa venue définitive, l’offrande de soi et de ses propres biens, vécue dans la sainte communion du monastère ou dans la solitude érémitique ».[3]

Comme en Orient, en occident également, la vie monastique a pris forme surtout avec St Benoît. Ce sont ceux qui ont laissé le monde pour chercher Dieu dans une radicalité de vie.

Des d’hommes et de femmes nombreux qui, après avoir quitté la vie selon le monde, cherchèrent Dieu et se donnèrent à lui, « sans rien préférer à l’amour du Christ ». Aujourd’hui encore, les moines s’efforcent de concilier harmonieusement la vie intérieure et le travail dans l’engagement évangélique de la conversion des mœurs, de l’obéissance et de la stabilité, ainsi que dans la pratique assidue de la méditation de la Parole (lectio divina), de la célébration de la liturgie, de la prière. Les monastères ont été et sont encore, au cœur de l’Église et du monde, un signe éloquent de communion, une demeure accueillante pour ceux qui cherchent Dieu et les réalités spirituelles, des écoles de la foi et de vrais centres d’études, de dialogue et de culture pour l’édification de la vie ecclésiale et de la cité terrestre elle-même, dans l’attente de la cité céleste.[4]

Après la période des moines, il y a eu l’ordre des vierges, les ermites, les veuves. « Les vierges consacrées par l’Évêque diocésain entrent dans une relation étroite avec l’Église et elles se mettent à son service, tout en restant dans le monde. Seules ou associées, elles constituent une image eschatologique de l’Épouse céleste et de la vie future, dans laquelle l’Église vivra finalement en plénitude l’amour pour le Christ son Époux ».[5]

A la suite des vierges, les ermites et les veuves, nous trouvons des instituts totalement consacrés à la contemplation. « Par leur vie et par leur mission, les personnes qui en font partie imitent le Christ en prière sur la montagne, elles témoignent de la seigneurie de Dieu sur l’histoire, elles anticipent la gloire future ».[6]

Après les moines, l’ordre des vierges, les ermites, les veuves et les instituts totalement consacrés à la contemplation, viennent les congrégations religieuses dans leur multiplicité.

En Occident, on a vu fleurir au long des siècles de nombreuses autres expressions de vie religieuse, qui ont permis à d’innombrables personnes, renonçant au monde, de se consacrer à Dieu par la profession publique des conseils évangéliques selon un charisme spécifique et une forme de vie commune stable, pour les différentes formes d’apostolat auprès du Peuple de Dieu. Il en va ainsi pour les diverses familles de Chanoines réguliers, les Ordres mendiants, les Clercs réguliers et, de manière générale, les Congrégations religieuses d’hommes et de femmes qui s’adonnent à l’activité apostolique et missionnaire ainsi qu’aux œuvres multiples suscitées par la charité chrétienne.[7]

A la suite des congrégations religieuses, nous avons les Instituts séculiers.

Les membres entendent vivre la consécration à Dieu dans le monde par la profession des conseils évangéliques dans le cadre des structures temporelles, pour être ainsi levain de la sagesse et témoins de la grâce à l’intérieur de la vie culturelle, économique et politique. Par la synthèse de la vie séculière et de la consécration qui leur est propre, ils entendent introduire dans la société les énergies nouvelles du Règne du Christ, en cherchant à transfigurer le monde de l’intérieur par la force des Béatitudes.

Après les Instituts séculiers, nous avons les Sociétés de vie apostolique. Les Sociétés de vie apostolique ont leur particularité. Ils sont différents des congrégations religieuses et des Instituts séculiers. Ce sont des hommes et des femmes qui vivent en communauté et qui se dédient notamment dans le domaine de la charité et de la diffusion missionnaire de l’Évangile.

Enfin, nous avons les nouvelles expressions de la vie consacrée.

Dans de nombreux cas, il s’agit d’Instituts semblables à ceux qui existent déjà, mais nés de nouveaux élans spirituels et apostoliques. Leur vitalité doit être confirmée par l’autorité de l’Église, à laquelle il revient de procéder aux évaluations nécessaires, tant pour éprouver l’authenticité de la finalité qui les a inspirés que pour éviter la multiplication excessive d’institutions similaires, avec le risque d’une fragmentation nocive en groupes trop petits. Dans d’autres cas, il s’agit d’expériences originales, qui sont à la recherche d’une identité propre dans l’Église et attendent d’être officiellement reconnues par le Siège apostolique, à qui seul revient le jugement définitif. Ces nouvelles formes de vie consacrée, qui s’ajoutent aux anciennes, témoignent de la puissance d’attraction que le don total au Seigneur, l’idéal de la communauté apostolique et les charismes de fondation continuent d’exercer sur la génération actuelle. Elles sont aussi le signe de la complémentarité des dons de l’Esprit Saint.[8]

Evidemment en voyant la variété des formes dans la vie consacrée, on se rend compte que la vie consacrée englobe la vie religieuse.

  1. Vie consacrée et vie religieuse : Quelle nuance ?

La vie consacrée comme il a été dit plus haut est une contemplation de la vie du Christ. C’est un appel de Dieu adressé à des hommes et des femmes à le suivre dans une radicalité de vie. Elle est manifestation de la tendresse de Dieu à l’humanité au-delà des faiblesses et des limites humaines. Les consacrés sont un écho joyeux de la vie de Jésus-Christ. La vie consacrée se manifeste à traverse diverses formes dont une des expressions est la vie religieuse, des hommes et des femmes appelés par Dieu, qui font publiquement la profession publique de vivre les conseils évangéliques de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, qui vivent dans une communauté et qui ont un modèle, un saint fondateur ou une sainte fondatrice, qui vivent un charisme particulier dans la contemplation ou à travers une vie apostolique. (Jésus qui prie, Jésus qui va vers, qui soigne, qui guérit, qui console etc.) Dans la vie religieuse, il y a plusieurs formes de consécration, c’est comme une plante à plusieurs branches.[9]

  1. Quel est le fondement de la vie consacrée ?

La vie consacrée a son fondement dans la vie divine, dans la vie trinitaire Père et Fils et Saint Esprit. C’est Dieu qui, dans son projet d’amour appelle les hommes et les femmes à le suivre de plus près. C’est une vie qui se déploie dans et sous l’action de l’Esprit Saint. Dans sa vie publique, Jésus a appelé et établit certains de ses disciples à accueillir le Royaume de Dieu, mais à mettre toute leur existence au service de la cause du Royaume en quittant tout pour le suivre de plus près. Cette vie de Dieu dans l’Esprit est une suite particulière du Christ, la Sequela Cristi comme un avant-goût, vision eschatologique de la vie future en Dieu dont tend l’Eglise, épouse du Christ.[10]

  1. Caractéristiques de la vie consacrée

La vie consacrée est d’abord une initiative de Dieu. C’est Dieu qui appelle. A cet appel de Dieu, l’homme et la femme répond comme Abraham. Dieu nous appelle mais il nous montre le chemin, Jésus-Christ mort et ressuscité par amour.  Celui qui est appelé par Dieu est appelé à suivre les pas du Christ. Consacré(e) dans l’Esprit, il/elle vit les conseils évangéliques, pauvre comme Jésus, chaste comme Jésus et Obéissant comme Jésus a été obéissant au Père à travers sa passion, sa mort et sa résurrection. Les conseils évangéliques sont don de la Trinité. La dimension pascale joie et souffrance fait partie de cette suite du Christ pour devenir témoins du Christ dans le monde en prenant comme modèle la Vierge Marie.[11]

  1. Le témoignage de la vie consacrée dans l’Eglise et dans le monde

Dans Repartir du Christ, la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les sociétés de Vie apostolique réaffirme que la vie consacrée contribue à la sainteté de tout le peuple de Dieu.

L’appel à suivre le Christ par une consécration spéciale est un don de la Trinité pour tout un Peuple d’élus. En voyant dans le baptême l’origine sacramentelle commune, les personnes consacrées partagent avec les fidèles la vocation à la sainteté et à l’apostolat. Étant des signes de cette vocation universelle, elles manifestent la mission spécifique de la vie consacrée.

Les personnes consacrées ont reçu, pour le bien de l’Église, l’appel à une «consécration nouvelle et spéciale», qui engage à vivre avec un amour passionné le genre de vie du Christ, de la Vierge Marie et des Apôtres.27 Il existe dans le monde actuel le besoin pressant d’un témoignage prophétique qui repose «sur l’affirmation du primat de Dieu et des biens à venir, telle qu’elle se révèle dans la sequela Christi et dans l’imitation du Christ, chaste, pauvre et obéissant, totalement consacré à la gloire de son Père et à l’amour de ses frères et sœurs».[12]

 

Les personnes consacrées à travers de don joyeux de leur être à la suite du Christ rendent témoignage au Christ dans leurs divers milieux de vie.

Les personnes consacrées méritent véritablement la gratitude de la communauté ecclésiale: les moines et les moniales, les contemplatifs et les contemplatives, les religieux et les religieuses consacrés aux œuvres d’apostolat, les membres des Instituts séculiers et des Sociétés de vie apostolique, les ermites et les vierges consacrées. Leur existence rend un témoignage d’amour au Christ lorsqu’ils marchent à sa suite selon la proposition de l’Évangile et que, avec une joie intime, ils assument le style de vie qu’Il a choisi pour lui-même. Cette fidélité louable, bien que ne cherchant pas d’autre approbation que celle du Seigneur, «constitue en vérité une mémoire vivante du mode d’existence et d’action de Jésus comme Verbe incarné par rapport à son Père et à ses frères ».[13]

Les consacrés participent à la sainteté de toute l’Eglise et ils sont signe pour le monde à travers leurs multiples engagements dans l’éducation, la santé, l’évangélisation, développement des milieux ruraux etc. Elles sont engagées comme artisans de paix dans des zones où il y a les conflits et les guerres. Les personnes sont signe d’espérance dans l’Eglise pour le monde. Elles sont proches et luttent avec les plus pauvres, les marginalisés comme le Christ. Elles ont le courage d’affronter les défis du monde : défis de l’éducation, de la pauvreté et misère, du chômage, de la santé, bref du développement humain. Leur présence pour écouter et consoler, leur prière renouvelle la vie des personnes en difficulté. Le don total de leur vie peut les conduire jusqu’à la mort, le don total de leur vie. Combien de prêtres, religieuses,  consacrées tuées dans le monde aujourd’hui ? Le rapport de Fides parle de 1 224 assassinats de missionnaires en 40 ans. Dans l’audience générale du 29 avril 2020, le Pape François a affirmé qu’il y a plus de martyrs aujourd’hui qu’aux premiers siècles. Parmi ses martyres, il y a plusieurs en Afrique, en Afrique de l’Ouest.[14] « 4 165 chrétiens tués en Afrique en 2018. C’est le chiffre effrayant révélé, ce mercredi 16 janvier, par l’Organisation non gouvernementale évangélique “Portes ouvertes”. En tête de liste : le Nigeria, qui compte à lui seul 3 731 morts sur son sol. En quelques années, l’Afrique est devenue d’après l’ONG, “le foyer de la violence contre les chrétiens ».[15]

Dans le cadre du travail d’observation effectué par l’agence Fides, au cours des vingt dernières années, 536 agents pastoraux ont été tués dans le monde, dont cinq évêques. Globalement, depuis 1980, les victimes sont au nombre de 1224, y compris les morts violentes du génocide au Rwanda, en 1994. Une kyrielle de témoins qui, en tout lieu et en tout temps, laissent à la postérité une trace limpide et brillante de l’Évangile.[16]

En résumé, nous pouvons dire que la vie consacrée est un don de Dieu à L’Eglise et à l’humanité toute entière. Elle est la lumière du Christ, signe d’espérance, acteur d’un développement humain et de l’évangélisation, de la nouvelle évangélisation.

Conclusion

En conclusion de ce partage,  permettez-moi de reprendre simplement certaines paroles du Pape François  durant les Journées mondiales de la vie consacrée.

Dans la vie consacrée aussi on vit la rencontre entre les jeunes et les personnes âgées, entre observance et prophétie. Ne les voyons pas comme deux réalités opposées! Laissons plutôt le Saint-Esprit les animer toutes les deux, et le signe de cela est la joie : la joie d’observer, de marcher dans une règle de vie ; c’est la joie d’être guidés par l’Esprit, jamais rigides, jamais fermés, toujours ouverts à la voix de Dieu qui parle, qui ouvre, qui conduit, qui nous invite à aller vers l’horizon.[17]

À travers cette “loi” les consacrés peuvent atteindre la sagesse, qui n’est pas une attitude abstraite mais est œuvre et don de l’Esprit Saint. Et un signe évident de cette sagesse c’est la joie. Oui, la joie évangélique du religieux est une conséquence du chemin d’abaissement avec Jésus… Et, quand nous sommes tristes, cela nous fera du bien de nous demander : “Comment vivons-nous cette dimension de kénose ?”[18]

Chacun de nous a une place, a un travail dans l’Église. S’il vous plaît, n’oubliez pas la première vocation, le premier appel. Gardez-en la mémoire ! C’est avec cet amour avec lequel vous avez été appelés que le Seigneur continue aujourd’hui à vous appeler. Ne rabaissez pas, ne rabaissez pas cette beauté, cet étonnement du premier appel. Et ensuite continuez à travailler. Cela est beau ! Continuez. Il y a toujours quelque chose à faire. La chose principale est de prier. La « moelle » de la vie consacrée est la prière : prier ! Et vieillir ainsi, mais vieillir comme le bon vin ![19]

Même vous, chers frères et sœurs consacrés, vous êtes des hommes et des femmes simples qui ont vu le trésor qui vaut plus que tous les avoirs du monde. Pour lui, vous avez laissé des choses précieuses, comme les biens, comme fonder votre famille. Pourquoi l’avez-vous fait ? Parce que vous êtes devenus amoureux de Jésus, vous avez vu tout en lui et, captivés par son regard, vous avez laissé le reste. La vie consacrée est cette vision. C’est voir ce qui compte dans la vie. C’est accueillir le don du Seigneur les bras ouverts, comme fit Syméon. Voici ce que voient les yeux des consacrés : la grâce de Dieu reversée dans leurs mains. La consacrée est celle qui, chaque jour, se regarde et dit : “tout est don, tout est grâce”. Chers frères et sœurs, nous ne méritons pas la vie religieuse, c’est un don d’amour que nous avons reçu.[20]

Merci pour l’intérêt que vous avez porté à ce message. Que le Seigneur nous aide à vivre notre vocation chrétienne avec radicalité et joie ! Marie Auxiliatrice !

 

[1] Paul VI, Le <décret de rénovation et l’adaptation de la vie religieuse, Perfectae Caritatis, préambule n°1, in ˂ http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decree_19651028_perfectae-caritatis_fr.html˃, Cité du Vatican, 28/10/1965, (05/04/2021).

[2] Jean Paul II, Exhortation apostolique post-Ynodale, Vita Consacrata n°2,  in ˂http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/apost_exhortations/documents/hf_jp-ii_exh_25031996_vita-consecrata.html˃, 25/03/1996, (05/04/2021).

[3] Vita Consacrata n° 6.

 

[4] Vita consacrata n°6.

[5] Vita Consacrata n°7.

[6] Vita Consacrata, n°8.

[7]

[8] Vita Consacrata, n°12.

[9] Cf. Antoine Emmanuel, Le sens de la vie consacrée, ses multiples visages et nouvelles formes, in ˂ https://www.youtube.com/watch?v=D2CcmVPTwCk˃, (06/02/2015), (05/04/2021) : 15 : 54.

[10]  Cf.Vita Consarata n° 14

[11] Cf Vita Consacrata chapitre I.

[12] CONGREGATION POUR LES INSTITUT DE VIE CONSACREE ET LES SOCIETES DE VIE APOSTOLIQUE, Repartir du Christ, Un engagement renouvelé de la vie consacrée 

au troisième millénaire n°8, in, ˂http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/ccscrlife/documents/rc_con_ccscrlife_doc_20020614_ripartire-da-cristo_fr.html˃, 19/05/2002, (054/05/2021).

[13] CONGREGATION POUR LES INSTITUT DE VIE CONSACREE ET LES SOCIETES DE VIE APOSTOLIQUE, Repartir du Christ, n°5.

[14] Cf. Rapport Fides: 20 missionnaires tués dans le monde en 2020, in ˂https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2020-12/missisonnaires-fides-annee-2020-bilan-tue-foi-chretiens-mission.html˃ (06/05/2021).

[15] TV5 Monde INFO, L’Afrique, le continent le plus meurtrier pour les chrétiens ˂https://information.tv5monde.com/afrique/l-afrique-le-continent-le-plus-meurtrier-pour-les-chretiens-280120˃, 16/01/2019.

[16] Rapport Fides: 20 missionnaires tués dans le monde en 2020

[17] François, 18ème Journée Mondiale de la Vie Consacrée, 02/02/2014.

[18] François, 19ème 8ème Journée Mondiale de la Vie Consacrée, 02/02/2015.

[19] François, 19ème 8ème Journée Mondiale de la Vie Consacrée, 02/02/2016.

[20] François, 19ème 8ème Journée Mondiale de la Vie Consacrée, 02/02/2020.