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13 octobre 2020

Formation des équipes de terrain de l’IFMA sur le covid-19 et l’intégration de l’atténuation des risques de violences basées sur le genre

Dans le but de renforcer les capacités du personnel de l’IFMA dans la prise en charge et l’accompagnement des communautés dans le contexte de la Covid-19, un atelier de formation a été organisé par IFMA du 03 au 04 Septembre 2020 au siège de l’Institut à Zogbo – Cotonou (Bénin) sur le thème : « COVID-19 et l’intégration de l’atténuation des risques de violences basées sur le genre ».

L’atelier a démarré avec le mot de bienvenue de Sœur Miet  BOEL, Fille de Marie Auxiliatrice, responsable de la Communauté « Laura Vicuña » de Cotonou. En souhaitant la bienvenue aux participants, elle a invité les uns et les autres à véritablement suivre avec assiduité les facilitateurs afin de retenir la quintessence des modules facilités pour le bien-être des enfants et des familles pendant cette période de pandémie dans le monde.

L’objectif de cet atelier est d’amener le personnel des Œuvres Sociales à mener des actions concrètes et d’assurer un accompagnement plus professionnel face à la pandémie du Covid-19 afin d’aider les communautés dans leur résilience face à la pandémie.

Ainsi, Les travaux de la première journée ont porté sur les sections suivantes :

  • Section 1 : Combattre la Covid-19 quand on est enfant ; facilité par M. Aymar HOUESSOU, Coordonnateur du Volet Protection à IFMA-OS

Ce module nous a été développé à travers l’histoire d’un enfant intitulé : MON HEROÏNE C’EST TOI. C’est l’histoire d’une jeune petite fille du nom de Sara. Sa mère médecin de profession, étais son héroïne face à la pandémie du Covid-19. Mais malheureusement cette image qu’elle avait de son héroïne fut vite déteinte lorsqu’elle se rendit compte que cette maladie a eu l’audace de franchir le seuil de sa maison. Dans cette situation, Sara était déboussolée et savais plus à quel saint se vouer. Mais grâce aux propos rassurant de sa mère et de son amie Hario, Sara pu braver et surmonter brillamment cette dure.

épreuve qu’elle traversait. La suite de l’histoire nous plonge dans les méandres de la responsabilité de l’enfant face à la pandémie de la Covid-19, envers ses pairs et son environnement immédiat. Nous retenons comme leçons :

  • Vaincre la peur face aux défis et aller à la rencontre des autres avec des informations justes ;
  • Mener des sensibilisations sur les gestes barrières ;
  • Avoir une attitude d’ouverture d’esprit pour influencer positivement ceux qui sont victimes ou encore dans la crainte.
  • Section 2 : A la découverte du Coronavirus et des mesures de riposte ; facilité par Mme Clarisse DES-LAHLNO et Mme Corine ZINSOU, Infirmière d’Etat en service à IFMA-OS

A ce niveau, nous avons abordé les généralités sur la Covid-19, ses manifestations, les mesures de protection et les procédures opérationnelles standards de la gestion des cas dans les formations sanitaires au Bénin. Le premier cas de coronavirus au Bénin a été enregistré le 16 mars 2020. A la date du 28 Septembre 2020, sur les 2357 cas confirmés, 1973 cas ont été guéris de cette affection et 41 cas de décès enregistrés. Ainsi, il est important de retenir les notions sectorielles ci-après :

  1. Les manifestations et symptômes de la Covid-19

-La fièvre/ maux de tête ;   -Présentation des douleurs chez certains patients

-La toux sèche et la fatigue ; -Perte de l’odorat (anosmie) ;

-L’écoulement nasale ;             -Difficultés respiratoires/essoufflement (dyspnée) ;

-Les maux de gorges et/ou diarrhée ;        -Le décès.

  1. Quelques mesures de ripostes au Bénin contre la Covid-19

-Obligation de respecter les gestes barrières ;

-Diffusion sur les médias de message de sensibilisation sur la maladie ;

-Mise en place d’un cordon sanitaire autour des douze communes les plus à risques ;

-Mise en auto-isolement systématique (pour les étrangers) de toutes personnes provenant d’un pays touché par la pandémie.

-Fermeture des frontières terrestres à la circulation des personnes.

  1. Les sites de dépistage à Cotonou

Quatre sites sont identifiables selon les zones pour se faire dépister dans la ville de Cotonou. Ce sont :

-Le centre de Santé d’Agbato à Akpakpa est retenu pour les habitants des 1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements ;

-L’hôpital de la mère et de l’enfant (HOMEL Lagune)

-Ciné le Bénin et le centre de santé de Cadjèhoun.

Par ailleurs, pour la confirmation d’un cas de la Covid-19, il faut avoir fait le texte de TDR et de PCR.  Le traitement une fois le cas confirmé se fait sur plusieurs étapes à des heures et posologies bien prescrites par le médecin traitant. Notons que le traitement se fait à base de la Chloroquine 250mg, de l’azithromicine, du zinc selon les cas. La Covid-19ne connait pas encore un traitement préventif. Il est donc formellement interdit de faire de l’automédication pour se créer plus tard une insuffisance rénale ou que l’organisme ne réfractaire au traitement en temps opportun.

  • Section 3 : Comprendre les vulnérabilités des enfants dans le contexte des urgences avec focus sur la Covid-19 ; facilité par M. Aymar HOUESSOU, Coordonnateur du Volet Protection à IFMA-OS

Nous devons nous mobiliser face aux vulnérabilités des enfants dans le contexte des urgences. L’avènement de la Covid-19 a davantage fragilisé la situation des enfants les rendant plus vulnérables qu’ils ne l’étaient déjà. Ceci a entrainé dans le rang des enfants : la déscolarisation, les grossesses précoces, l’exploitation économique des enfants, l’oisiveté, l’inceste, la torpeur, la malnutrition à cause du faible revenu des parents dû à leur inactivité en ces temps de la Covid-19. Il est donc conseillé à chacun de redoubler de vigilance et maximiser les sensibilisations de proximités et à distance afin d’occuper les enfants tant que faire se peu. Pour y parvenir, nous devons travailler avec toutes les chaines de la protection qui sont : les titulaires d’obligation, les titulaires de responsabilités et les titulaires de droits. Les centaines de violences perpétrées dans nos communautés ont été classées en quatre grandes catégories, à savoir :

-Les violences physiques ;

-Les violences sexuelles ;

-Les violences psychologiques et

-La négligence.

  • Section 4 : Accompagnement psychosocial dans le contexte de la Covid-19 avec un focus sur la responsabilité parentale ; facilité par M. Eudes HOUNLEYI, Psychologue-Clinicien à IFMA-OS

Ce module a été facilité par Mr Eudes. A travers des projections vidéo, nous avons pu établir la nuance entre le rhume, la grippe et la Covid-19 qui sont des pathologies aux symptômes plus ou moins familiers. Le rhume est un état passager qui ne nécessite pas forcément un traitement avant de disparaître. Par contre, il n’en est pas ainsi pour la grippe. Les symptômes de la grippe sont plus sévères, résistants et nécessite dans ce cas d’espèce un traitement pour tenter de recouvrir la santé. Les symptômes de la grippe s’apparentent beaucoup plus à ceux du coronavirus. Il existe un vaccin dans les cas de grippe qui ont une immunité d’un an mais qui en réalité n’est efficace que pour six mois. Faire chaque année la vaccination, nous permettra de lutter plus efficacement contre la grippe. Démarré à 9h 15mn, l’atelier de formation pris donc fin à 18h 05mn à la satisfaction de tous les participants.

La deuxième journée quant à elle a débutée par le rappel des notions de la première journée. Il s’en est suivi la formation en ligne sur le site « AGORA » dédié par l’Organisation des nations unies pour diverses formations.

Cette dernière section de formation porte sur : la Covid-19 et l’atténuation des risques de violences basées sur le genre ; facilitée par M. Aymar HOUESSOU, Coordonnateur du Volet Protection à IFMA-OS.

Chaque participant(e) s’est inscrit(e) sur le site de l’Organisation des Nations Unies et a suivi personnellement la section en ligne. Il s’en est suivi l’évaluation personnelle des participants qui a permis l’obtention en ligne des attestations de formation délivrées par UNICEF.

De cette formation, nous pouvons retenir deux volets à savoir : l’intégration de l’atténuation des risques des violences basées sur le genre (VBG) et de comment soutenir les survivants de VBG.

Pour ce qui concerne d’une part l’intégration de l’atténuation des risques de VBG, notre responsabilité collective pour répondre à la VBG doit être un travail de synergie. Tout fonctionne de manière explicite que l’on soit spécialiste ou non de VBG. Quand on prend l’intégration de l’atténuation des risques de VBG, il s’agit de la prestation des services dans toutes les dimensions à savoir (personnel, volontaire, programme, coordination, opération etc). L’atténuation des risques de VBG peut avoir comme impact l’amélioration des résultats des programmes et crée un environnement plus favorable aux filles et aux femmes et réduit les risques de VBG. En ce qui concerne l’approche d’atténuation des risques de VBG, il est donc essentiel de s’assurer que les risques potentiels soient identifiés et présentés en amont. La réduction des risques s’effectue tout au long du cycle de programmation. Il faut s’assurer que notre programme est sûr et de qualité.

 Quand on prend par exemple les mesures de réduction de risque de VBG, le harcèlement et la violence contre des filles et des femmes lors de l’accès aux latrines fournies par le programme Eau, Assainissement, Hygiène (EAH) ; on retient de cette illustration que la non protection des latrines présente des obstacles que rencontrent les filles, les femmes et les personnes en mobilité réduite en particulier. Devant ces obstacles, les communautés risquent de renoncer à l’utilisation des latrines et continueront à pratiquer la défécation en pleine air. En tant qu’acteur EAH, notre objectif est d’atténuer tous ces barrières et risques qui empêchent le programme EAH d’atteindre son objectif.

En ce qui concerne la manière d’intégrer l’atténuation des risques dans la réponse à la Covid-19 à travers notre programme, il est important de mentionner qu’une telle pandémie est nouvelle pour tous et qu’il n’y a pas de réponses toutes faites. A ce stade il faut de bonnes pratiques à intégrer pour chaque réponse sectorielle. L’atténuation des risques des VBG dans la réponse sectorielle :

  • de la protection de l’enfance à la Covid-19,
  • de l’éducation à la Covid-19
  • de la sante à la Covid-19
  • de la nutrition à la Covid-19
  • de la communication des risques et engagement communautaire à la Covid-19

Quand nous prenons le deuxième volet de notre formation sur le soutien que nous pouvons apporter aux survivants de VBG et sur comment les orienter en tant que spécialiste de VBG, nous pouvons dire que nous avons des rôles et des responsabilités de première ligne. Le programme UNICEF est une grande interaction avec les communautés. Il y a donc de forte chance que les survivants s’approchent du personnel de l’UNICEF ou des partenaires de l’UNICEF pour divulguer les incidents de VBG. Il est donc nécessaire pour chacun de nous de savoir soutenir les survivants de VBG.

En ce qui concerne le guide pratique de VBG, il est développé en référence au modèle des premiers secours psychologiques avec quatre (04) étapes clés à savoir

  • se préparer
  • observer
  • écouter
  • mettre en contact

L’arbre décisionnel nous indique comment prendre l’action s’il y a une divulgation directe. Si les acteurs de VBG, système d’orientation et spécialiste de VBG sont disponibles ; les quatre (04) étapes clés ci-dessus sont valables. Mais si elles ne sont pas disponibles, il y a une différence au niveau de la mise en contact ou d’autres services qui pourront  apporter un appui à ses survivants.

Après avoir mis fin à la conversation entre nous et les survivants, il est essentiel de faire un point au niveau de soi-même, d’accepter les limites de la situation, de ne pas se laisser abattre par la situation, en parler avec notre système de soutien tout en préservant la confidentialité.

L’atelier a réuni au total 30 participants dont 18 femmes et 12 hommes. Il s’agit des Animateurs/trices de terrain, des Educateurs/trices spécialisés, des juristes, des Assistants/Assistantes sociaux, des psychologues, des infirmières d’Etat et des coordonnateurs de projets.

Notons que cette formation a été rendue possible grâce au financement de UNICEF BENIN sur le projet d’« Appui à la protection de la santé mentale, à la prise en charge psychosociale des enfants affectés par la pandémie de COVID- 19 Et à la protection des enfants victimes de violences ».

                                                                                                                                                                 Soeur ANAGO Rebecca, Soeur Salésienne de Don Bosco